Accompagnement psychologique
« De la plainte au procès »
Subir une agression sexuelle ou sexiste est une épreuve terrible. A une toute autre échelle, et d'une toute autre nature, porter plainte en est une également. Mais elle initie une dynamique reconstructrice là où la violence subie a engendré de la
destruction.
Porter plainte est la condition préalable à tout parcours de reconstruction.
Mais, de la plainte au procès, il est
indispensable d'avoir des alliés. Ces partenaires sont, si cela est possible, la famille, des proches affectivement soutenants et
compréhensifs. Ce sont aussi des professionnels compétents et engagés.
Faute d'un accompagnement adéquat, certaines plaignantes ne parviennent pas à mener leur plainte jusqu'au
procès. C'est inacceptable et terriblement dommageable car cela résonne comme une acceptation des violences
subies, un échec, voire une validation de l'agresseur. Sans compter les sentiments de culpabilité qui peuvent
survenir quand on vit son impuissance à empêcher que ça recommence avec d'autres.
Pourquoi conjuguer avocat·e et psychologue ?
Pour tenir pendant un processus qui peut être long, il faudra surmonter les épreuves (notamment les dépositions, les
récits à refaire encore et encore, les revécus émotionnels, les pudeurs exposées, etc).
Le premier allié pour parcourir ce chemin difficile est l'avocat·e. Mais il ou elle n'y suffit pas. Son écoute,
certes humaine, se doit d'être juridique avant tout.
Le traumatisme est un cataclysme qui brouille tout dans la tête et dans le corps.
Alors les enjeux psychiques et émotionnels (désirs de vengeance, dépression, sentiment de culpabilité, colère, …) risquent de submerger la
personne, de la faire se tromper d'objectif et, ce faisant, d'entraver l'avancée du travail juridique mené avec
son avocat·e.
Il est nécessaire que la victime puisse travailler avec la psychologue à :
- Trouver les mots pour l'innommable car les mots seront les cartes de la partie qui va se jouer au procès, ils devront être justes et précis
- Distinguer les résonnances psycho-émotionnelles des enjeux directs de la plainte et du procès à venir
- Différencier les enjeux psychiques émotionnels des enjeux juridiques
- Identifier les composantes psycho-historiques qui ont pu faciliter la ou les attaques de l'agresseur et les dissocier de la situation faisant l'objet du dossier (ce que le traumatisme réactive doit être réaffecté à ses causes initiales dans l'histoire de la personne et non à l'événement traumatique actuel qui les réveille).
Le travail psychique et juridique, mené en synergie sur la trame des étapes de la procédure, soutient la compréhension, donne des points d'appui, réinstalle de l'ordre dans le chaos, et fortifie la confiance dans le sens de sa démarche de plainte et de procès.
Un cadre adapté pour que s'articulent parcours juridique et parcours psychique
Le travail se déroule sous la forme d'entretiens, selon un rythme souple, ajusté aux vécus subjectifs de la personne ainsi qu'aux événements objectifs de la procédure. Si besoin, et avec l'accord de la plaignante, certains entretiens pourront être faits en présence des trois acteurs de ce parcours.
Les rendez-vous peuvent, après décision concertée, avoir lieu dans les locaux de la psychologue, dans ceux de l'avocat·e, au domicile de la victime, ou par par zoom, en fonction des enjeux, demandes ou contraintes.
La confidentialité garantit une étanchéité complète pour les contenus exprimés en entretiens individuels. Seuls les entretiens tripartites permettent la circulation des informations.
Le financement
Il est à la charge de la victime, faute de trouver un financement alternatif (éventuellement interroger sa
mutuelle) en attendant que l'issue du procès vienne générer des dédommagements.
Le montant des honoraires est établi lors d'un entretien préalable à l'accompagnement lui-même.
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Partie réservée aux avocat·e·s
Entretiens individuels :
Cadre :
En cas de difficulté spécifique, et sur demande, des entretiens en confidentialité totale (étanche vis-à-vis
de la cliente ainsi que des membres du cabinet, incluant la hiérarchie)
Financement :
Par le ou la bénéficiaire du ou des entretiens, ou par son cabinet (ce qui n'impacte en rien la
confidentialité nommée ci-dessus).
Objectifs :
- limiter sa réception de la propagation traumatique qui rend parfois difficile de ne pas outrepasser
l'empathie nécessaire, ou au contraire de ne pas se trop se fermer défensivement
- exprimer la charge émotionnelle, les angoisses, les répercussions somatiques, les mises en résonances
psychiques avec sa propre histoire…
- soutenir ses défenses psychiques face aux impacts émotionnels
- prévenir les postures héroïques épuisantes...
Apports théorico-cliniques :
Afin de favoriser les synergies, si le besoin en est exprimé, je rencontre l'équipe d'avocat·e·s pour des
réunions de formation exposant les mécanismes psychologiques en jeu chez les différents protagonistes.
Il s'agit là d'apports théorico-cliniques durant lesquels aucune exception n'est faite à la règle de
confidentialité concernant les dossiers suivis par un binôme avocat·e - psychologue. Ces réunions sont
ponctuelles et bénévoles.